Ou

Ou

Qui suis-je?

Qui suis-je?

Je suis journaliste et jeune maman d'un petit Paul.
Nous avons découvert avec son papa, ses petits pieds Bots Varus Equin, à la naissance. Il a les deux pieds identiques, soit bilatéraux.
Nous ne connaissions absolument pas cette déformation, avant d'y être confronté.
Tout est alors arrivé très vite pour nous, et nous avons remarqué en faisant des recherches, qu'il y avait peu d'informations à ce sujet à disposition des parents concernés.
Ce blog est donc destiné à retracer son parcours orthopédique et informer au mieux, chaque lecteur qui se hasarderait sur cet espace dédié.

lundi 14 juillet 2014

Qu'est-ce qu'un pied-bot?

Le pied-bot est une malformation à la naissance qui touche le pied (tourné vers l'intérieur) et le mollet (mal développé), unilatérale (1 pied) ou bilatérale (2 pieds).

Le terme médical est pied bot varus équin idiopathique:
Bot signifie déformé
Varus signifie tourné en dedans
Equin signifie orienté vers le bas
Congénital signifie présent avant la naissance
Idiopathique signifie qu'aucune cause, neurologique ou autre, ne peut être identifiée.

Plus précisément, il s'agit de :

1. Mauvaise position des os, les uns par rapport aux autres
2. Déformation osseuse
3. Déformation et mauvaise orientation des surfaces articulaires
4. Raideur articulaire liée à des rétractions de muscles, tendons et ligaments.

Elle n'est pas une malformation embryonnaire. le pied normal en cours de développement, se transforme en pied bot au cours du deuxième trimestre de la grossesse. Ainsi, tout comme la maladie luxante de la hanche et la scoliose idiopathique, le pied bot est une malformation congénitale.

Il est impossible d'évaluer la sévérité du pied-bot d'un bébé lors d'une échographie avant la naissance, car il faut pouvoir examiner le pied pour déterminer ses caractéristiques, position, flexibilité etc... 

Quelle est la cause du pied-bot?

La cause est inconnue, donc dite idiopathique. Statistiquement, 1 à 2 bébé sur 1000 naissent avec les pieds-bots. Les garçons sont deux fois plus affectés que les filles.

Quand on parle de pied-bot, de vieilles images viennent en tête notamment celles des énormes chaussures associées à une marche difficile. Des images qui rendent d'ailleurs l'annonce du diagnostic encore difficile. Pourtant, cette malformation se corrige aujourd'hui très bien.


Cette révolution a été permise par la meilleure compréhension de l'anatomie du pied et surtout de son développement pendant la grossesse. Au cours des trois premiers mois de grossesse, tous les foetus ont en quelque sorte des "pieds-bots", repliés vers l'intérieur, puis les pieds se redressent au cours de la grossesse. Mais dans certains cas, cette évolution serait freinée par des muscles et un tendon d'Achille trop courts. Et si le pied reste dans cette position pendant la fin de la grossesse, il va être "coincé", va mal grandir et devenir un véritable pied-bot. D'ailleurs, le diagnostic du pied-bot se fait désormais à l'échographie du cinquième mois.

En fait, dans cette malformation, les articulations du pied ne sont pas bien organisées à plusieurs niveaux. C'est d'ailleurs la clé du traitement, car de la même façon qu'une mauvaise orientation du pied l'a déformé in utero, il va pouvoir être redressé à la naissance. Cela est possible car les pieds des nouveaux-nés sont encore très "mous". Ils ne contiennent pratiquement pas d'os mais surtout du cartilage.

(Source: Allo Docteurs)

La méthode mixte

Enfin, évoquons la méthode mixte, car c'est celle qui est pratiquée par l'hôpital Trousseau.
Il s'agit d'utiliser toute la première partie de la méthode Ponseti, les plâtres et la Ténotomie percutanée, puis de poursuivre avec la deuxième partie de la méthode fonctionnelle, qui vise à poser des attelles en plastique thermoformées, fixées par des bandes velpeau, puis par un suivi en kinésithérapie à raison de 5 fois par semaine, chez un kiné de ville.

Après nous être renseignés d'ailleurs, nous avons découvert que la méthode Ponseti pure et dure n'était pas pratiquée à Paris.

Pour le moment, il est difficile d'en connaître le taux de réussite, savoir s'il y a eu plus ou moins de récidives. Lors d'une de nos séances de plâtres, avec notre petit bout, nous avons partagé la salle avec un autre couple de parents et leur petit d'environ 4 ans. Il était replâtré des deux jambes, à son âge. 
Nous n'avons évidemment pas posé de questions par soucis de respect de la vie privée de ces derniers, cependant, ce constat nous a fait écho.


Oui, les récidives existent, on nous dit que le traitement sera effectué au plus tard jusqu'à ses 3 ans, ce qui nous parait très long, mais peut s'étendre malheureusement au-delà.
Voir un petit de deux mois plâtré, ce n'est pas rigolo, mais un petit de 4 ans, qui marche et cours, avec deux grandes bottes de plâtres, c'est dur également.

Nous emmenons notre petite merveille se faire opérer demain, à l'hôpital. Nous entrons la veille afin de lui enlever ses plâtres, de lui faire prendre le bain, le choyer, le cocooner, et le préparer à son opération du lendemain. Ce sera le premier patient de la journée, on y restera la nuit suivante, pour son observation, puis nous pourront quitter l'hôpital ensuite.

En tant que parents, nous sommes un peu stressé même si nous savons que ce n'est qu'un geste chirurgical, et que l'AG se fera au masque. En tout cas, nous ferons tout pour que notre petit Paul ne le ressente pas, et qu'il soit dans les meilleures conditions pour être opéré d'une manière sereine.

Demain est un autre jour... Il le sera pour nous, car le meilleur est à venir!


samedi 12 juillet 2014

L'évolution des pieds de Paul avec la pose des plâtres (Avant - Après)

Notre chirurgien, le Dr B. aura prescrit à notre petit Paul, le port de 8 plâtres en tout.
Le mardi devient donc une sorte de rituel, et nous savons que c'est le jour des plâtres de Paul.

L'hôpital Trousseau se trouve à 45 mn en taxi de notre appartement, alors je dois être prête physiquement et moralement, sac à langer au bras, et porte bébé sur les hanches, avec mon bout de chou pour deux heures de soins environ.
Pour une bonne posture du nourrisson, le porte bébé est autorisé par le chirurgien contrairement à l'écharpe, en position assise. Nous avons opté pour l'Ergo Baby qui respecte un port physiologique, avec son réhausseur spécial nourrisson.

Chaque mardi, nous sommes donc à l'affût de l'évolution de ses petits pieds, et attendons avec impatience ses notes à la classification Diméglio.
Les plâtres permettent effectivement, et d'une façon impressionnante de redresser le varus et l'équin des pieds de notre bébé. Ils corrigent l'adduction des pieds bots chaque semaine.



Cependant, la correction a stagnée à partir du 6ème plâtre, aux notes de 8 et 8 pour chaque pied.
Il n'y a que la Ténotomie percutanée, l'opération du tendon d'Achille sous anesthésie générale, qui pourra permettre la suite de la correction de ses pieds. Elle agira essentiellement sur l'équin afin de le réduire, pour permettre un redressement vers le haut de sa plante de pied.

Les anesthésistes de l'hôpital préconisent cette opération aux nourrissons âgés de deux mois minimum pour que l'opération se passe au mieux, et que l'anesthésie soit bien tolérée par le bébé.

On peut voir ici ses plâtres retirés à l'aide d'une scie, puis d'un ciseau qui sépare leurs extrémités.
La kiné les scinde en deux, sous forme de zigzag, puis les ouvre avec un écarteur, pour enfin les retirer des jambes du bébé.


Ici, après lui avoir posé 3 couches de jersey, le chirurgien positionne et maintient les pieds de Paul dans la position correctrice souhaitée, puis, la kiné enroule des bandes de plâtres autour de sa jambe. C'est ainsi que le plâtre est confectionné et posé à même la jambe.


Ici, ce sont ses tout premiers plâtres que nous avons conservés. Nous garderons les premiers et les derniers, témoins de cette aventure, et du grand chemin parcouru par notre petit homme.


Cette photo montage représente l'évolution de ses pieds suite au retrait de chacun de ses plâtres par la kiné:


On retrouve ici, les notes de ses petits pieds semaine par semaine via le score de Diméglio: